Project Description

Antoine Baby
Titulaire d’un baccalauréat en droit (Laval), d’un baccalauréat en éducation, d’une licence en orientation scolaire (Laval) et d’un doctorat en sociologie (La Sorbonne, 1965), Antoine Baby a toujours œuvré en éducation. Il est aujourd’hui retraité de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval dont il est professeur émérite depuis 1999. Il a co-fondé le Centre de recherche et d’intervention sur la réussite scolaire (CRIRES, 1992) et le Centre de transfert sur la réussite éducative du Québec (CTREQ, 2002). Il est aussi le premier titulaire du mérite syndical de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) (1997).
Depuis plus vingt ans, ses intérêts de recherche l’ont amené à se pencher sur l’analyse socio pédagogique des questions relatives des élèves en difficulté provenant de milieux défavorisés. Auteur de plus d’une cinquantaine de chapitres dans des ouvrages en collaboration, de plusieurs lettres dans les journaux sur des questions d’éducation, ainsi que de « Le Centre pilote Laval : évaluation d’une expérience de formation des maîtres à l’élémentaire », FSE (1973), « Pour une écologie de la réussite éducative », Etudes et recherches du CRIRES (1995) et de « Pédagogie des poqué s», PUQ (2005), « Qui a eu cette idée folle ? Essais sur l’éducation scolaire », PUQ (2013) et de « Le goût d’apprendre – Une valeur à partager » PUL (2017)
L’action communautaire autonome : Un champ de mines, un champ de blé
Il y a une dynamique propre à une action communautaire qui fonde l’assurance de la qualité de ses interventions non seulement sur ses compétences, mais aussi sur son autonomie et son indépendance par rapport au système des institutions d’une société donnée. On ne peut pas en faire le même type d’analyse que celle que l’on fait d’un organisme intégré dont les relations avec le reste du système, sont statutairement définies et connues de tous. En ce sens, on ne peut exclure que les revendications de l’ACA puissent se retourner contre elle et servir un peu à la manière d’un champ de mine, de protection au système contre le chaos, la dispersion et l’anarchie. Mais on peut tout aussi bien analyser l’ACA comme un champ de blé situé aux limites de la ville qui nourrit les exclus de l’intérieur à qui les institutions régulières n’offrent pas une nourriture appropriée. Il serait alors dans l’ordre naturel des choses qu’au lieu de s’en méfier, elles lui en soient redevables.
Il faut que les intervenant.e.s en ACA soient conscients qu’il y a un prix à payer pour une action sociale qui refuse d’être instituée, mais qui par ailleurs revendique une reconnaissance officielle parmi les institutions d’action sociale d’un système régulé ainsi que sa part de ressources d’abord prévues pour les composantes régulières de ce système. On peut considérer que le fragile équilibre qui s’en suit relève autant de la nature même du cadre d’intervention qu’ils revendiquent que d’un quelconque dysfonctionnement temporaire. Tôt ou tard les gens de l’ACA auront des choix à faire; pour la survie même de l’ACA et la préservation de sa spécificité, ils devront les faire de façon concertée et solidaire.