Project Description

Marie-Christine Brault, PhD

Sociologue, professeure agrégée au Département des sciences humaines et sociales de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) et cotitulaire de la Chaire de recherche sur les conditions de vie, la santé, l’adaptation et les aspirations des jeunes (VISAJ), elle est également affiliée au Centre intersectoriel en santé durable (CISD), à l’Institut universitaire jeunes en difficulté (IUJD) et au Groupe de recherche sur les environnements scolaires (GRES). Après des études de premier cycle en psychologie, elle a poursuivi des études supérieures en sociologie, où elle s’est spécialisée en sociologie de l’éducation et de la santé mentale. Ses intérêts de recherche portent sur la médicalisation, les inégalités et les déterminants sociaux de la santé mentale chez les enfants et les jeunes. Ses projets de recherche actuels se concentrent surtout sur le diagnostic psychiatrique de Trouble du déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH), spécifiquement pour mieux comprendre les caractéristiques et processus de l’environnement scolaire qui contribuent à l’étiquetage des jeunes sous cette catégorie. Ses recherches s’inscrivent dans une perspective interdisciplinaire relevant à la fois de la sociologie, des sciences de l’éducation et de la santé publique, mais touchent également à la psychiatrie et la psychologie.

Conférence : « Médicalisation des problèmes des jeunes en contexte scolaire : Inégalités des expériences »

Au Québec, les jeunes d’âge scolaire sont de plus en plus nombreux à recevoir un diagnostic psychiatrique (anxiété, TDAH, dépression, etc.) ou à être identifiés avec un handicap ou une difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA). Ils sont très nombreux à connaitre une scolarité en dents de scie, des échecs et à décrocher avant d’obtenir leur diplôme secondaire.

La prise en charge médicale des difficultés scolaires est de plus en plus documentée. Ce phénomène de médicalisation partage de nombreux points communs avec le décrochage scolaire. Premièrement, tant la médicalisation des problèmes des jeunes que le décrochage sont des problèmes sociaux. Ils ont tous deux des répercussions sociétales importantes, notamment en matière de finances publiques et d’accès aux soins de santé. Deuxièmement, tous deux sont produits par la société et issus de causes collectives. Malgré tout, ce sont les déficits individuels qui sont généralement mis de l’avant et qui font l’objet d’une prise en charge. Troisièmement, les populations touchées par ces phénomènes se chevauchent grandement, car il s’agit principalement des garçons, des jeunes issus des milieux défavorisés et des jeunes vivant en institutions. Finalement, tous deux se déploient de manière inégale et selon les contextes.

Dans le cadre de cette présentation, je discuterai du rôle de l’école dans le processus de médicalisation des problèmes des jeunes et ferai un parallèle avec le décrochage scolaire. Mes travaux mettent de l’avant le phénomène de la médicalisation des difficultés scolaires et démontrent des inégalités dans l’expérience de médicalisation selon les caractéristiques des élèves, mais aussi des écoles fréquentées. Cette propension à la médicalisation durant l’enfance et la jeunesse n’est toutefois pas absolue, car des résistances individuelles, collectives, et institutionnelles sont aussi documentées.

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